Au nom du patrimoine local
Nous sommes en 2020, 164 ans très précisément après le début d’une belle histoire. Il s’agit de l’histoire d’une marque, le Fer à Cheval. De toutes les savonneries du XIXème siècle, le Fer à Cheval est la plus ancienne, la plus grande et la seule encore en activité à ce jour. Plus d’un siècle après, la marque n’a pris aucune ride, ses produits restent authentiques.
De la bougie au savon de Marseille

Chemin de Sainte Marthe en 1856, une petite usine de bougies passe à la fabrication du savon de Marseille. Elle rejoint ainsi les centaines de fabriques de la cité phocéenne à cette époque. La recette certifiée par l’Edit de Colbert en 1688 y est transmise de génération en génération de maîtres savonniers. Michel, maître savonnier fort de 38 ans de service, y forme actuellement Stéphane. Les sept chaudrons en sont des témoins privilégiés. D’ailleurs, en dehors des réfections effectuées pour renforcer leur structure, les chaudrons ont été maintenus d’origine.
Sauvée pour faire rayonner Marseille
Autrefois, 1 personne sur 3 à Marseille travaillait pour une savonnerie. Le déclin de cette industrie a vu la fermeture de nombreuses savonneries. Fort heureusement, la famille Seghin, une famille belge qui a vécu en Asie, rachète le Fer à Cheval en 2013. La passion de l’équipe, son engagement à défendre un patrimoine local, et surtout l’authenticité du savoir-faire font la différence. Dès lors, les produits reçoivent partout une reconnaissance. Le logo déposé est l’une des exigences que doit avoir tout consommateur.
Des exigences en amont de la consommation

Pour sa part, l’Union des Professionnels du Savon de Marseille (UPSM) – dont fait partie la marque – garantit ce label. Ainsi, les rares entreprises qui fabriquent encore le savon de Marseille doivent répondre à trois critères. D’abord, elles doivent répondre au critère d’origine géographique (région marseillaise). Aujourd’hui, elles ne sont plus que quatre en réalité, selon nos informations. Ensuite, elles doivent fabriquer le savon de Marseille dans des chaudrons, selon le procédé en cinq étapes. Enfin, leur production doit être composée d’huiles exclusivement végétales et sans additifs.
Une modernisation en douceur
Même si le Fer à Cheval a gardé presque intacte sa salle des chaudrons, l’entreprise a effectué des travaux dans l’atelier de moulage. Mais la modernisation de l’entreprise ne s’est pas limitée à l’atelier de moulage. A côté de l’authentique savon de Marseille, de nouvelles gammes de produits calquées sur le produit de base ont vu le jour.
Dans la boutique du Fer à Cheval, trônent à côté des différents formats du savon de Marseille, une gamme de savons doux parfumés, une gamme cosmétique et une autre pour l’entretien de la maison.
La modernisation au sein de la savonnerie passe également par une démarche RSE. En effet, le Fer à Cheval s’est engagé dans l’utilisation d’emballages recyclables, grâce à un partenariat avec Yoyo.
Son partenariat à l’année avec le SAMU Social, au profit des plus démunis, entre également dans cette logique. On n’oubliera pas non plus la collaboration avec différents ESAT que fait travailler le Fer à Cheval.
Le « Fer à Cheval », une fierté marseillaise à préserver

Entreprise du Patrimoine Vivant, le Fer à Cheval est détenteur du label Qualité Tourisme pour son savoir-faire ancestral qu’il préserve. Au cours de son histoire, le Fer à Cheval, monument historique depuis avril 2019, a reçu d’importantes distinctions. Parmi elles, la médaille d’or à l’exposition de Marseille en 1890 et le Grand Prix d’honneur à l’exposition de Saint Etienne trônent fièrement sur certains emballages pour rappeler cette longue marche d’une fierté marseillaise.
Forte d’une production annuelle de 3000 tonnes, le Fer à Cheval fait d’abord parler de Marseille en France, son plus gros marché, puis en Asie. Cette dernière représente son plus gros marché export, un marché bien connu des patrons de la Nouvelle Compagnie des Détergents et du Savon de Marseille (NCDSM).