Chers lecteurs,

Les premières bribes du Street Art sont issues d’un courant muraliste mexicain, au cours d’une révolution en 1910, pour contester des sujets politiques, sociaux ou économiques. On peut à proprement parler d’art urbain qu’à partir des années 1960 et devient vite un phénomène mondial. En effet, Marseille ne manque pas au rendez-vous, elle s’approprie rapidement les thématiques abordées de cet art.

Les origines culturelles du Street Art

Graffe se trouvant dans une ruelle du Cours Julien, Marseille 6e

C’est donc en 1960, avec Cornbread et Cool Earl, deux artistes de Philadelphie, que le « Graffiti writing » naît.

Les premières traces de ce mouvement fût un message d’amour. De nature timide, Cornbread n’ose pas avouer ses sentiments à une camarade de classe. Mais, il a su trouver refuge sur les murs de son quartier, en écrivant avec style : « Cornbread Loves Cynthia ».

En 1970, New York admiratif de ce courage, les grands artistes Taki 183 et Blade One voient le jour. Rue, trottoir, murs, métros, surface publique, sont des surfaces exploitables et visibles de tous.

 

L’avènement du Street Art à Marseille dans les années 80-90

Composition de LivinMarseille, du Cours Julien (6e), Panier (2e), Friche Belle de Mai (3e)

Fin XXème siècle marque l’avènement du Street Art en Europe. De plus, différents styles sont déjà apparus comme le Flop, le Graff, la Fresque, le Pochoir, le Collage/Sticker, et, la Mosaïque.

L’art urbain vient à Marseille en 1980 avec le Hip Hop, et s’instaure véritablement dans les années 1990 au Cours Julien et se diffuse dans les quartiers de la Plaine et du Panier. Cependant, cet art ne faisait pas l’unanimité, il était passible d’amende et d’emprisonnement.

Les artistes les plus reconnus étaient ceux qui produisaient des œuvres monumentales sans qu’ils soient pris en flagrant délits par les autorités policières.

 

L’Ascension héroïque de l’art urbain à Marseille

Graffe de la Rue Miradou, Marseille 2e

De nos jours, un réel encadrement juridique a pris forme à ce sujet afin de démocratiser le Street Art. Une réelle requalification culturelle a eu lieu, cet art est devenu identitaire à Marseille. En effet, cette évolution vient des projets menés par la ville avec « Euromed« , notamment avec les graffeurs engagés pour orner les murs de la L2, et l’acquisition du titre « Capitale européenne de la culture » en 2013.

Les artistes contemporains engagés pour la mission des murs de L2 sont français dont la plupart marseillais : Brez, Seth, Jace, YZ, PM/Lartmada, L’Outsider, Stf Moscato, et tant d’autre.

 

L’art urbain marseillais au cœur d’un clip vidéo de Soprano

crédit: capture d’écran du Clip Officiel NKTOB sur Youtube

Soprano rend hommage aux années 80 avec l’album Chasseur d’étoiles, sorti le 3 septembre 2021. NKOTB, « New Kids On The Block » est un titre représentant la culture Hip-hop de Marseille. Le clip en témoigne d’ailleurs, par  l’omniprésence du Street Art et d’acteurs emblématiques:

 

« Le graffiti n’est pas le parent pauvre de l’art. Certes, il faut se faufiler dans la nuit et mentir à sa
mère, mais à part ça, c’est l’expression artistique la plus honnête qui soit.
Il n’est pas élitiste, ni branché, il se donne à voir sur les plus beaux murs qu’une ville ait à offrir et le
prix d’entrée ne rebute personne »
Banksy, Guerre et Spray, 2010

 

Le Street Art étant un art éphémère, il reste intemporelle et fidèle dans les valeurs qu’il touche et défend. Il trouve toujours son public et ses touristes, où ses œuvres prennent une dimension impressionniste et dénonciatrice.