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Continuer la sensibilisation malgré tout

Depuis de nombreuses années, la consommation de boissons sucrées a augmenté, partout dans le monde. En dépit des campagnes de sensibilisation aux bonnes pratiques d’hydratation par l’eau, le marché des boissons sucrées se porte plutôt bien. Il est en progression de +0,2% en France en 2019, comparativement à 2018, selon LSA (Libres Services Actualités).

Certaines études bien documentées font le lien entre la consommation de boissons sucrées et un risque accru de prise de poids. L’obésité est reconnue comme un facteur de risque important de nombreux cancers.

D’autres études montrent des liens entre le risque de décès cardiométabolique, de développement du diabète de type 2 et de l’hypertension.

En revanche, on en sait que très peu sur le lien avec le cancer. Une récente étude rapportée par le British Medical Journal mérite que l’on donne à nouveau l’alerte.

Plus de 100 000 personnes enrôlées

La Bristish Medial Journal rapporte les résultats de chercheurs de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN / Inserm / Inra / Cnam / Université Paris 13).
Ceux-ci se sont intéressés aux corrélations entre la consommation de boissons sucrées et le risque de cancer, en particulier le cancer du sein, de la prostate, du poumon et le cancer colorectal.

Les chercheurs de l’EREN ont comparé le risque de cancer en fonction des niveaux de consommation de boissons sucrées.
Dans leur approche, ils ont tenu compte d’événements concurrents qui peuvent survenir dans la vie des participants durant la période de l’étude.

101 257 personnes de la cohorte française NutriNet-Santé suivies entre 2009 et 2018 ont été prises en compte. L’âge moyen des participants au départ de l’étude était de 42,2 ans : 46,9 ans pour les hommes, et 40,9 ans pour les femmes.

Les chercheurs ont noté que les plus gros consommateurs de boissons sucrées sont plus jeunes, plus instruits, moins actifs physiquement. Ils  avaient aussi moins d’antécédents familiaux de cancer et de maladies cardiométaboliques (maladies cardiovasculaires et diabète de type 1) prévalentes.

C’est aussi dans cette catégorie que les chercheurs ont identifié des consommateurs qui ont plus d’apports en énergie, en glucides, en lipides et en sodium. La même catégorie avait, en outre, une faible consommation d’alcool, comparée à des consommateurs plus modestes.

Des corrélations avec le cancer

Les boissons sucrées sont classées en deux catégories : jus de fruits 100% pur jus et autres boissons sucrées. La consommation des deux catégories de boissons est associée à un risque accru de cancer.

D’une manière générale, les chercheurs ont remarqué une corrélation entre la consommation de boissons sucrées et le cancer. Elle est de l’ordre de 18%, dès que la consommation quotidienne de boissons sucrées augmente d’environ 100 ml. Cette corrélation est de 22% pour le cancer du sein, surtout chez les femmes pré-ménopausées.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les Maladies Non Transmissibles (MNT) ou maladies chroniques constituent une cause majeure de décès dans le monde. En effet, 68% des 56 millions de décès en 2O12 sont dus aux MNT (rapport mondial).

Les décès surviennent, dans plus de 40% des cas, avant l’âge de 70 ans. Les causes de ces morts prématurées sont multiples. Cependant, la forte consommation de boissons sucrées (sources de maladies chroniques) en est une cause majeure.

Les données de l’OMS confirment les résultats d’une autre étude à propos de la mort précoce. Il faut en retenir que les personnes qui consomment par mois une à quatre boissons sucrées, ont un risque accru de mort précoce.

Ce risque augmente de 1%, comparé aux personnes qui consomment moins d’une boisson sucrée par mois.
Le risque s’accroît de 6% entre deux et six boissons sucrées par semaine. Il peut atteindre 21%, si la consommation quotidienne atteint deux boissons sucrées par jour.

Même si la consommation de boissons sucrées a baissé en France, un Français en consommerait quand même en moyenne 50 litres par an, selon des données de 2015. La sensibilisation doit donc se poursuivre.