Le droit à l’éducation, une nécessité

La Convention internationale des droits de l’enfant, écrite en 1989, rappelle que l’éducation est l’un des droits essentiels de l’enfant. Tout enfant doit savoir lire, écrire et compter pour construire librement son avenir professionnel.
Chaque pays du monde qui signe la Convention, doit assurer un enseignement primaire obligatoire et gratuit.
Dans de nombreux pays, dont la France, c’est l’instruction qui est obligatoire.
En effet, l’obligation de faire instruire leurs enfants, ne signifie pas l’obligation d’aller à l’école. Les parents conservent la faculté de confier leurs enfants à un précepteur ou de les instruire eux-mêmes dans le cadre de l’école à la maison.
Le Code de l’éducation (article L. 131-1) précise que cette instruction est obligatoire de 3 à 16 ans.

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Quelques dates importantes dans l’histoire de l’enseignement en France

Jusqu’au XIX éme siècle, l’école et essentiellement dispensée par des institutions religieuses.

-1833 : la loi Guizot oblige chaque commune de plus de 500 habitants à avoir une école primaire, de garçons. A partir de 1850 la loi concerne aussi les filles.

  • 1881 et 1882, les lois Jules Ferry instituent l’instruction gratuite et obligatoire, que ce soit dans un établissement scolaire ou en famille. L’école devient laïque.

1925 Les filles jouissent du même accès que les garçons au cycle secondaire. Le Bac devient le même pour tous !

1969 Les garçons et les filles sont réunis au sein des mêmes établissements: c’est le début de la mixité.

Etat des lieux du système scolaire actuel

Le système d’enseignement français est fondé sur de grands principes. Il repose également sur la Constitution du 4 octobre 1958 : « l’organisation de l’enseignement public obligatoire gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État « .
Le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, est garant de la préparation et de la mise en œuvre politique du gouvernement dans les domaines de l’instruction.
La France possède certaines des écoles publiques les plus prestigieuses au monde. De ce fait, elle se classe au sixième rang mondial pour son système éducatif.

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Notre système d’éducation est-il égalitaire ?

Cependant, les enquêtes et diagnostics mettent en lumière que notre système éducatif est extrêmement inégal.
Ces inégalités scolaires commencent dès primaire puis se perpétuent dans l’enseignement secondaire, voire s’y aggravent.
Un enfant de cadre a par exemple, huit fois plus de chances de faire une classe préparatoire aux grandes écoles après le baccalauréat qu’un enfant d’employé et d’ouvrier. Il aura également quinze fois plus de chances de faire une grande école de management.
L’étude inédite publié par l’institut des politiques publiques conclut que « les portes de ces institutions d’élite s’ouvrent bien plus facilement si l’on est un homme, issu d’un milieu très favorisé et résidant en Île-de-France. »
En effet, les filles représentent 21 %. des effectifs de ces dites grandes écoles, les enfants d’ouvriers moins de 8 %.

À la sortie du système éducatif, les filles sont en moyenne plus diplômées. Pourtant, on constate qu’à niveau égal, ces jeunes diplômées de l’université sont moins nombreuses à obtenir un emploi stable ou de niveau cadre / professions intermédiaires.
En France, l’écart salarial entre femmes et hommes à temps plein est de 17 % tous niveaux hiérarchiques confondus.

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La culture des élites

Si notre système éducatif sait cultiver les élites, il reste encore trop d’étudiants en échec.
Plus de 150 000 adolescents sortent chaque année de l’école sans diplôme. Parmi eux, beaucoup décrochent dès le collège.
Dans notre pays, il n’y a plus qu’1% d’analphabètes, il y a pourtant encore 9% d’illettrés.
Au quotidien, quasiment toutes les écoles sont confrontées à des situations d’exclusion sociale, à des problèmes de santé, à des conditions d’études dégradées.
Environ 8 000 enfants vivent en France dans des bidonvilles, selon l’UNICEF. Une grande partie d’entre eux n’est pas scolarisée.

D’ailleurs, les évaluations internationales ont révélés des scores plus faibles que les moyennes de L’Union Européenne. Nous pouvons même constater un déclin de ce score depuis plusieurs années.

Enfin, les performances des jeunes français en anglais sont plus faibles en 2002 qu’en 1996. Au même titre, la capacité de lecture, la compréhension de l’écrit, et la culture mathématique sont en déclin depuis plusieurs années.

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Notre pays a son lot d’élèves « très performants » :

Ils représentent environ 8 % au total contre 22 % en difficulté !
Leur niveau est en dessous du « seuil de compétences que tous les élèves devraient atteindre à la fin de sa scolarité obligatoire »
Pour lutter contre les discriminations, et participer à la lutte contre les inégalités sociales, l’éducation est un levier d’action essentiel.
L’école doit progresser sur le chemin de l’égalité afin de remplir efficacement sa mission pour la réussite et l’émancipation de toutes et tous.
Le coût des inégalités scolaires est colossal à la fois du point de vue de l’efficacité économique et de l’équité sociale. C’est ce qu’affirme Thierry Madiès, professeur à l’Université de Fribourg.

Pauline BERSIER