Face à la crise sanitaire que nous connaissons, les restaurateurs traversent une zone de fortes turbulences qui menacent l’existence de nombreux établissements.Nous avons donné la parole à Julie et Felipe Licandro propriétaires du Licandro Le Bistro à Aix-en-Provence.

Le chef Felipe Licandro

Licandro Le Bistro qui est membre du Collège Culinaire de France depuis 2019, est situé au centre d’Aix en Provence. Ce bistro à la française, au design épuré nous accueille dans une ambiance chaleureuse. Ancien chef du  restaurant Tadao Ando au Château Lacoste, Felipe Licandro nous propose des plats de la gastronomie française, aux touches méditéranéennes  et espagnoles.

Qu’est ce qui vous est venu à l’esprit quand vous avez appris la nouvelle de ce confinement?

A la suite de l’annonce de ce nouveau confinement c’est la résignation… On se retrouve sans travail, sans notre affaire familiale. Comme les autres restaurateurs, on se sent « non essentiel »

Qu’est ce qu’il y a de différent par rapport au confinement de la première vague?

On est certes plus aidés par le gouvernement mais le second confinement est plus long… Il nous semble interminable.

Face aux annonces gouvernementales qui vous  obligent à prendre des mesures dans l’urgence, quelles ont été les conséquences pour vous?

Les   conséquences ont été immédiates, comme la perte des couverts ou le non renouvellement des tables pour respecter les distanciations  et éviter le croisement de personnes. On a dû adapter l’accueil de notre clientèle. Accueillir les clients en leur demandant leurs coordonnées et en leur rappelant de porter le masque n’aide pas à retrouver une atmosphère détendue. Nous avons également des conséquences à plus long terme. Non seulement, nous sommes fortement perturbés dans notre travail quotidien mais en plus il est impossible de nous projeter dans l’avenir.  Nous vivons dans l’inquiétude permanente, nous n’avons aucune piste sur le redémarrage de notre activité…

Qu’est ce que vous avez fait de vos employés pendant le confinement ?

Nos employés sont au chômage partiel. L’aide proposée par le gouvernement est nécessaire mais insuffisante pour couvrir nos pertes.

Comment vous vous êtes adaptés commercialement ?

L’adaptation est restreinte. Nous avons essayé de développer la vente à emporter. Mais ce n’est pas dans l’habitude des clients de commander des repas à emporter dans notre type de restaurant. L’esprit combatif est nécessaire pour survivre. Notre restaurant est notre revenu familial, nous y avons mis toutes nos économies. 

Est ce que vous aimeriez que le gouvernement consulte les différents corps de métiers avant de prendre ce genre de décisions?

Prendre des décisions est le rôle du gouvernement, nous aimerions avoir des délais plus importants pour les fermetures et les réouvertures… pour pouvoir travailler sereinement.

A quelle formule pensez-vous pour les fêtes?

Nous proposons un menu à emporter pouvant se réchauffer à la maison. Le restaurant à la maison !

Pour découvrir cette cuisine savoureuse et authentique, RDV sur https://www.licandrolebistro.com/

 

Mais la question reste posée: les restaurateurs sauront-ils se relever de cette année 2020 catastrophique ?

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Naïma Chenah