Le danger du frelon asiatique

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Le frelon asiatique (Vespa Velutina
Le Vespa velutina

La Vespa velutina, appelée plus communément frelon asiatique, a une mauvaise réputation en France. En effet, depuis son apparition en 2004, il a une réputation d’insecte nuisible, mais quel est son impact sur l’environnement ?

Le Frelon asiatique et le frelon européen

Pour mieux comprendre cet insecte, il faut le comparer à la seule autre espèce de frelon présente en Europe, la Vespa crabro. En effet, le frelon européen, implanté en Europe depuis toujours, est différent de son homologue asiatique de bien des manières.

Tout d’abord, le frelon européen est considéré comme une espèce utile par la plupart des entomologistes. En effet, bien qu’il se nourrisse d’insectes, il préfère consommer des fausses teignes de la cire (Galleria mellonella). Par ailleurs, cette prédation rend service aux abeilles car les larves des fausses teignes de la cire se nourrissent des rayons de cire des ruches. En fin de compte, il possède même le statut d’espèce protégée dans certains pays comme l’Allemagne. À noter que le frelon européen a la particularité d’être actif de jour comme de nuit.

Le frelon asiatique lui est considéré, comme dit précédemment , un insecte nuisible. En effet, bien qu’il soit légèrement plus petit que son homologue européen, il est nettement plus agressif et intrusif. Il possède aussi une agilité supérieure qui lui permet de réaliser des vols stationnaires de longue durée. Cependant le véritable danger qu’il représente vient de ses attaques récurrentes sur les abeilles. En effet, pour nourrir ses larves il peut tuer jusqu’à 50 abeilles par jour. En ce sens, il menace l’écosystème, pourtant déjà si fragile, en décimant les populations de ces dernières. Il est aussi important de parler de son expansion. À l’heure actuelle, cet insecte a conquis la France ainsi que plusieurs pays européens.

Le frelon européen et asiatique
Vespa Crabro et Vespas velutina
crédit photo : frelonasiatique61.fr

Des mesures pour lutter contre le frelon asiatique ?

Il existe plusieurs méthodes pour combattre cet insecte, cependant chacun de ces procédés possède des inconvénients en plus d’être peu efficace.

En premier lieu, on peut citer les pièges à frelons asiatiques. Ils sont certes efficaces, mais il sont fortement déconseillés car ils piègent aussi d’autres espèces. Ensuite il y a les muselières à frelon, petit grillage placé à l’entrée des ruches pour éviter le frelon d’y pénétrer, mais cela n’empêche pas le frelon de choper une abeille en plein vol.

Il y a ensuite des moyens plus naturels, comme l’utilisation de prédateur contre le frelon. C’est le cas avec la poule de Janzé qui serait friande de cet insecte selon un apiculteur breton. Il y a aussi la Sarracenia oreophila, une plante carnivore qui d’après une étude mené à Nantes attirerait particulièrement le frelon asiatique. Cependant, ces deux solutions sont difficiles à mettre en place à l’échelle nationale.

Malgré tout, un espoir a émergé grâce à des chercheurs de l’université François Rabelais de Tours et du CNRS en 2015. Selon leurs études, ils prévoient un effet de dépression de consanguinité chez le frelon asiatique. Concrètement, le manque de diversité génétique au sein des populations entraînerait à terme le déclin de cette espèce. Cependant, à l’heure actuelle, les populations de frelon asiatique ne montrent aucun signe de faiblesse.

Un danger plus grand en approche ?

le frelon asiatique géant (Vespa mandarinia)
Le Vespa mandarinia

Au cours de cette année, il a été découvert aux État-Unis des frelons asiatiques géants (Vespa mandarinia). Il est considéré comme le plus grand frelon au monde, il est 2 à 3 fois plus grand que son homologue européen par exemple. Il est tout aussi intrusif et agressif que la Vespa velutina, mais bien plus dangereux pour les populations d’abeilles ainsi que pour l’homme. En effet, il serait capable d’anéantir une ruche d’abeilles en seulement quelques heures. Puis sa piqûre est plus dangereuses que celle des autres espèces de frelons, il est responsable de 50 décès par an au Japon.

Si par malheur il venait à complètement s’implanter en Amérique, cela ne serait qu’une question de temps avant de voir cette espèce arriver dans nos contrées.

En Conclusion, il va falloir s’adapter à cet insecte qui fait maintenant partie intégrante de notre écosystème. Il est tout de même important de limiter son impact sur les populations d’abeilles, si précieuses pour la biodiversité. Mais il faut aussi espérer ne pas avoir affaire dans le futur à un prédateur bien plus redoutable.