La région PACA échappe au top 5, Marseille en forte obésité

L’OMS a dénombré en 2016 dans le monde, 1,9 milliards d’adultes (de + 18 ans) en surpoids. Parmi eux, 650 millions étaient en obésité. C’est un chiffre qui a triplé depuis 1975, selon l’OMS. À cette allure, 2,7 milliards d’adultes seront obèses et en surpoids en 2025.
En France, 17% de la population connaît déjà l’obésité, selon un document de 2019 du Comité Interministériel de la Santé (CIS). Qu’en est-il de la région PACA et de Marseille ?

Les données régionales les plus récentes dont nous disposons sur l’obésité datent de 2012. Une enquête épidémiologique nationale a permis de collecter des données sur le surpoids et l’obésité. L’édition 2012, la sixième du genre, a pris en compte plus de 25 000 personnes âgées de 18 ans et plus.

Selon les résultats de cette enquête, la région PACA s’en sort avec 12,5%, ce qui correspond à une augmentation de 67% sur la période 1997-2012.
Même si ce taux évite à la région PACA de se hisser dans le top 5 des régions de France où l’obésité sévit, il reste malheureusement en progression.

Enfant en surcharge pondérale
Crédit Photo Le Figaro

Faut-il le rappeler, dès 2005-2006, 14,2% des enfants de grande section de maternelle de l’académie d’Aix-Marseille était déjà en surpoids. Cette surcharge pondérale était surtout marquée dans les écoles des quartiers défavorisés. Elle atteignait même 17% dans certains établissements, alors que la moyenne sur l’ensemble de l’académie était estimée à 10%.

Des messages de sensibilisation qui ont du mal à passer

Dans un article précédent, comme nous l’avions indiqué à propos des motifs liés à l’obésité, la précarité était aussi citée comme facteur d’aggravation dans l’enquête.

Mais d’autres études dont les résultats ont été présentés lors d’un colloque à Marseille font ressortir quelques « griefs » contre les recommandations du PNNS. Selon les résultats de ces études, des personnes enquêtées mettent en cause la consommation quotidienne des cinq fruits et légumes.

Cette recommandation est ambiguë, selon elles, à cause du nombre de fruits et légumes d’une part, du fondement de la mesure d’autre part. Cette position peut très bien être une excuse de la part de ceux qui expriment ces griefs, mais ils sont formulés et gagneraient à être traités.

D’autres personnes indiquent que la diffusion de cette recommandation à l’heure de la publicité est inappropriée. Elle les laisse penser qu’il s’agit d’une publicité, au même titre que celle des « fast-food » ou des boissons sucrées.

Ces chiffres et ces griefs mettent en partie en cause le PNNS. Ils mettent également en cause  les stratégies pour faire passer les messages, et surtout pour les faire comprendre.

Depuis 30 ans, la France essaie d’infléchir la courbe de l’obésité. Même si elle ralentit, elle reste encore élevée. Les progressions indiquées sur la carte doivent alerter tous les Marseillais. Elles appellent de la part de chacun un sursaut. Ainsi, chacun peut faire plus attention au contenu de son assiette et à sa forme.

Penser à l’après confinement

L’après confinement doit rester une donnée présente à l’esprit de tous pour deux raisons simples. La première, l’enfermement, mais aussi l’inactivité, surtout pour ceux qui n’ont pas beaucoup d’occupation, ont sans doute induit une plus grande consommation.

La seconde, cette situation exceptionnelle entraîne une plus grande de disponibilité à cuisiner plus souvent et plus gourmand. Dans les deux cas, la probabilité est forte qu’on assiste à une prise de poids dans la population, d’une manière générale.

D’ailleurs, au début du confinement, certains produits ont fait l’objet d’un important approvisionnement. C’est le cas des plats cuisinés en boîtes (+159%). C’est aussi le cas des farines, des levures et des sucres aromatisés. L’achat de ces trois produits, dans les premiers jours du confinement a augmenté de presque 200%.

Avec le déconfinement dès le 11 mai 2020, espérons que le retour progressif à la vie normale va rimer avec le retour progressif du poids avec lequel chacun se sent bien.