Une pause indispensable

C’est inédit ce qui se passe avec le malheureux avènement du Covid-19. Tout le monde ou presque est en pause. Depuis que le virus démontre sa capacité à tuer, rapidement, et beaucoup à la fois, une prise de conscience s’impose. En Chine, aux Etats-Unis, en France et surtout en Italie, le nombre de contaminations et de décès reste effrayant. Le coronavirus fait sa révolution et nous impose de nous réinventer, à défaut de tout réinventer.

Une réinvention dans l’éducation

Avec la fermeture des écoles en France, l’Éducation nationale doit inventer, sinon, revoir de plus près, un nouveau mode d’apprentissage. La classe virtuelle, qui jusqu’ici n’était officiellement pas admise, devient désormais incontournable. Elle permet aux apprenants de continuer à être en classe, sans l’être, non plus en présentiel.

Beaucoup d’enseignants ont recours, dès la première semaine du confinement, au mail . Par ce biais, ils informent les parents et envoient des consignes et devoirs pour leurs élèves.

L’Express publié en ligne le 13 mars 2020 rapporte la création de 2000 classes virtuelles  durant cette semaine. Elles visent à pallier la fermeture des écoles et continuer à dispenser des cours. Ce dispositif a été possible grâce à l’application Klassroom.

Le 11 mars 2020, le ministre de l’Éducation nationale a affirmé sur France Inter que la France est « préparée à l’éducation à distance ». À ce sujet, les cours du CNED pourraient être déclenchés au cas par cas, selon le ministre.

Par ailleurs, 27 éditeurs d’éducation ont décidé de mettre « gratuitement à la disposition des élèves et des enseignants concernés par les mesures de confinement, la consultation de manuels numériques via leurs sites ou plateformes ».

Comme l’indique santemagazine.fr, l’idée des cours à distance divise les professionnels. Néanmoins, il va falloir s’en emparer rapidement pour ne pas laisser se creuser les inégalités éducatives.

La téléconsultation enfin !

Médecin, en téléconsultation, regardant la radiographie des poumons d’une femme ayant une infection pulmonaire.

Quant à la téléconsultation, un décret en date du 9 mars 2020, publié au Journal Officiel le 10 mars, en assouplit la mise en œuvre. Ainsi, les patients atteints du Covid-19 ou qui en présentent des symptômes, peuvent en bénéficier, sans avoir réalisé une consultation en présentiel chez leur médecin traitant.

Pourtant, on se souvient, au lendemain de la mise en route de ce mode de consultation, l’assurance maladie a rapporté 60 000 téléconsultations, après un an d’application. Ce chiffre est assez loin des 500 000 annuels de départ. Cette performance mitigée est liée, selon un sondage OpinionWay cité par Maddyness, à une méfiance due au manque de connaissances de cette pratique.

Pour 79% de Français, en effet, la téléconsultation est moins fiable qu’une consultation en présentiel. Et pour 54% de Français, la téléconsultation offre un accès aux soins moins efficace. Plus sceptiques encore, les personnes âgées (+ 65 ans), un tiers d’entre celles interrogées, doutent qu’elle donne un meilleur accès aux soins.

Ce dispositif est d’une nécessité impérieuse à l’heure où le Covid-19 fait sa loi. Il permet, entre autres, de désengorger les urgences et de résoudre quelque peu le problème du désert médical. Malheureusement, beaucoup de médecins ne sont pas encore équipés, et la persistance de zones blanches restent des défis techniques à régler pour donner un coup de boost à la téléconsultation.

Cependant, il faut croire que tout cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir après le Covid-19. D’ailleurs, le site internet de BFM rapporte que la téléconsultation, via Doctolib, a été multipliée par 18 en un mois depuis l’épidémie.

Réapprendre à se parler, maintenir le contact

Le Covid-19 nous oblige à réapprendre à nous parler. Les parents, dont l’activité professionnelle permet le télétravail, sont désormais en confinement avec leurs enfants. Plus de    « nounous » pour garder les enfants que l’on ne retrouve qu’en fin de journée, et avec qui l’on partage rapidement un repas, avant le coucher. Un petit garçon a confié, via un mail à sa maîtresse à qui il rendait compte de ses devoirs : « c’est bien d’être à la maison, mais ma maman ne préfère pas ».

L’initiative de nombreux artistes et musiciens à travers toute la France, d’offrir un moment de sourire à leurs voisins, est une initiative à saluer et à encourager. Elle peut être un bon prétexte pour des voisins, partageant le même espace vital, d’échanger quelques mots, même à distance.

On n’oubliera pas les initiatives de nombreuses associations luttant contre l’isolement qui renforcent leur dispositif pour maintenir le contact avec leurs bénéficiaires.
Le comité du quartier du Vieux-Nice, par exemple, s’est proposé d’aider les personnes âgées en faisant leurs courses. Belle initiative qu’il nous faudra pérenniser si possible, même après le Covid-19. Tout comme celle de nombreux coachs sportifs qui offrent des temps d’activités sportives pour mieux vivre le confinement.

De beaux jours pour le télétravail

Malgré le confinement, certains employeurs résistent encore à faire télétravailler leur personnel. Le quotidien L’Obs a rapporté dans sa parution en ligne du 18 mars 2020, le cas d’un développeur dont l’employeur résiste.

Selon une enquête réalisée en 2012, 90% des salariés estiment que le télétravail améliore leur qualité de vie personnelle. Ils sont 84% à dire du télétravail qu’il améliore leur qualité de vie familiale. 77% déclarent qu’il augmente leur productivité. 81% estiment qu’il réduit leur stress, et 64% qu’il augmente leur temps de travail.

Une autre étude de l’institut de sondage Ifop confirment ces bons scores, toutes proportions gardées. Selon les résultats de cette étude réalisée pour Malakoff Médéric Humanis, 54% préfèrent le télétravail, en raison du gain du temps des trajets. 36% y sont favorables, du fait de la souplesse des horaires, et 67% des managers, pour le gain de productivité.

Avec la crise des gilets jaunes, le télétravail a déjà pris un bon virage avec les différents mouvements de grève. Il est passé de 25% en 2017 à 29% à fin 2018, selon la même étude.

Nous vaincrons

Beaucoup de chaînes de télévision vont devoir supprimer ou revoir le format de certaines de leurs émissions. En l’occurrence, celles qui se déroulent en direct ou accueillent du public devront s’adapter. Certaines émissions sont déprogrammées,  d’autres, en quarantaine. Elles privilégient aussi les interviews hors plateau.

Des coachs sportifs animent gratuitement en ligne des activités sportives. Ceci permet d’y participer depuis chez soi. La liste des initiatives pour que chacun respecte les consignes de confinement est longue.

Si nous sommes capables d’autant d’ingéniosité, de solidarité et de générosité en ces temps critiques, nous devrions être capables de raison garder en respectant les mesures édictées.

Soyons citoyens, restons chez nous pour nous préserver, préserver les autres et soutenir le personnel de santé. Faisons-en sorte de vaincre, tous ensemble, face à un ennemi invisible qui avance vite, sans aucune arme. Nous vaincrons dans la discipline.

Et cette image n’aura de sens que si nous préservons le personnel sanitaire, pour continuer à bénéficier de ses prestations après ce cauchemar. En attendant, le personnel de santé nous remercie de rester chez nous.