Tchernobyl est une ville ukrainienne tristement célèbre pour sa catastrophe nucléaire. C’était le 26 avril 1986. La fusion du réacteur nucléaire a entraîné de lourds dégâts que nous connaissons tous aujourd’hui.

Que s’est-il passé le 4 avril 2020 à Tchernobyl?

Information éclipsée par le Covid-19, une épaisse fumée grisonnante recouvre aujourd’hui le périmètre autour de l’ancienne centrale nucléaire. Comme si la pandémie du coronavirus ne suffisait pas à crisper les esprits de chacun. Maintenant, c’est la forêt qui jouxte la centrale de Tchernobyl qui brûle.

Le responsable ? Un jeune qui a déclaré aux forces de l’ordre vouloir s’amuser… Drôle de jeu ! Depuis plus de 10 jours, ce sont près de 20 000 hectares de forêt qui ont brûlé. Ils sont situés autour de l’ancienne centrale nucléaire dite zone « d’exclusion ».

Des conséquences à long terme ?

À l’heure actuelle, il est encore un peu tôt pour évaluer pleinement les dégâts de la propagation du feu de forêt et son impact sur la radioactivité dans la région, de même que tous les risques.

Iegor Firsov, chef par intérim de l’inspection écologique gouvernementale ukrainienne, a dans un premier temps, déclaré des taux de radioactivité plus élevés que la norme au niveau de l’épicentre de l’incendie. Mais il est vite revenu sur ses déclarations, seulement quelques jours plus tard. De quoi donner du grain à moudre à ceux qui s’inquiètent de la situation. Comment démêler le vrai du faux, quand on connaît le manque de transparence concernant la catastrophe de Tchernobyl dans le passé ?

L’ONG Greenpeace souligne que le feu se propage à moins de 2km de l’arche du réacteur de la tristement célèbre centrale ! De quoi empêcher de dormir si on est d’un naturel inquiet et qu’on vit près de la région….

Et les risques en France alors ?

Des tests effectués à Montélimar et Romans pour connaître l’impact sur la radioactivité en France devraient bientôt toucher à leur fin mais, apparemment on n’est pas trop inquiet. En effet les modélisations de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) se veulent optimistes sur les potentiels taux de radioactivité en France. On garde cependant dans notre pays un mauvais souvenir des messages en matière de risque sanitaire lié au nucléaire ou à la pollution de l’air…. D’autant plus qu’en pleine gestion de crise du Covid-19 (jugée par plusieurs Français comme approximative), rien ne laisse penser qu’on entendra ou jugera fiable la parole du gouvernement.

Quand on voit la difficulté qu’a le gouvernement français pour coordonner une réponse claire, nette et efficace pour faire face à la crise sanitaire que nous vivons et pour laquelle nous étions mal préparés, nous ne pouvons qu’espérer que la situation à Tchernobyl se résorbe sans encombre pour éviter un nouveau scandale lié à pollution. François Besnus, directeur de l’environnement à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire déclare pour sa part, dans une interview accordée au journal Le Parisien , que « le danger pour la santé est très faible ». Espérons qu’il ne se trompe pas.

Quelle année 2020…et nous ne sommes qu’en Avril !

Espérons que les dommages causés par le feu de forêts soient contenus assez rapidement. Espérons également que les conséquences pour la santé et l’environnement ne soient pas trop importantes. L’année 2020 est décidément une année difficile pour le monde entier. Peut-être un signe que notre système de mondialisation s’essouffle et ne peut perdurer ? Ne faisons pas non plus d’analyses trop hâtives sur la question. Nous aurons tout le temps de pointer du doigt les décideurs ou ceux qui sont considérés (directement ou indirectement) comme responsables, une fois la crise sanitaire terminée. Il ne faudra pas non plus oublier que le réchauffement climatique, lui, ne s’est pas mis en pause. On peut toujours espérer que cette crise terrible que nous vivons éveillera nos consciences sur les questions environnementales.

Finissons sur une note plus positive. Si vous vous ennuyez pendant le confinement, la série Chernobyl produite par HBO peut vous occuper autrement. Elle présente les événements liés à la catastrophe, et elle retrace la vie de ces personnes qui ont vécu la catastrophe en direct.